Biarritz | Vues sur maire : résister ou se coucher ?
Le premier post de cette série évoquait les 4 qualités principales qui font à mon sens un bon maire : vision, leadership, compétence, courage & intégrité.
Dans cette deuxième partie, je veux revenir sur le critère de courage et d’intégrité, absolument crucial à mes yeux, car garant de l’une des choses les plus précieuses en démocratie : la préservation de l’intérêt général.
▶️ RÉSISTER OU SE COUCHER ?
Un maire en exercice est forcément soumis à de nombreuses pressions et tentatives d’influence de la part de représentants d’intérêts privés (en particulier dans le domaine de l’immobilier, mais pas seulement) ou d’intérêts catégoriels.
Il détient en effet, directement ou indirectement, le pouvoir juridique et financier d’accorder ou de refuser permis de construire, autorisations de travaux, subventions, concessions municipales, marchés de gré à gré, etc.
Le seul critère qui doit fonder ses prises de décision en la matière est l’intérêt de TOUS les Biarrots.
Un Conseil Municipal particulièrement éclairant
Le dernier Conseil Municipal du mandat qui s’achève, le 12 février dernier, fournit un exemple particulièrement éclairant de ce point de vue.
M. Veunac, le maire actuel, y a en effet imposé 3 délibérations portant sur le projet BOPB/Aguilera :
- la première remettait les clefs de 9,1 hectares de foncier public, propriété des Biarrots, entre les mains d’un promoteur privé,
- la deuxième exonérait le BOPB de ses obligations de réaliser les travaux de réhabilitation de la Villa Rose, pourtant prévues dans le bail emphytéotique initial,
- la troisième engloutissait 12 millions d’euros hors-taxes dans la réalisation d’un centre de formation du rugby professionnel.
Le tout à 5 semaines des prochaines élections municipales, sans même avoir l’élémentaire décence de fournir aux élus biarrots un plan de financement précis.
Face à un tel scandale et malgré la présence du président du BOPB et d’une trentaine de supporters bruyants dans le public, on aurait pu s’attendre à un sursaut de courage et de lucidité de la part d’une majorité des conseillers municipaux de Biarritz.
Il n’en a rien été.
Seuls 11 élus ont voté contre ces 3 délibérations (François Amigorena, Frédéric de Bailliencourt, Guillaume Barucq, Hervé Boissier, Karine Dubourg, Maialen Etcheverry, Marie Hontas, Françoise Mimiague, Nathalie Motsch, Brigitte Pradier, Nathalie Sauzeau), les 24 autres ont voté pour.
Candidats : qui résiste, qui se couche ?
Parmi les élus candidats aux municipales des 15 et 22 mars prochains, Guillaume Barucq et Nathalie Motsch se sont donc opposés, Maider Arosteguy, Jean-Benoît Saint-Cricq et Michel Veunac ont donc approuvé.
En ce qui concerne les candidats non actuellement élus, Karim Guerdane (Biarritz Bonheur), Mathieu Accoh, Lysiann Brao et Brice Morin (Euskal Herrian Vert et Solidaire) ont fait clairement connaître leur opposition à ce projet.
Lorsque 2 jours plus tard, Guillaume Barucq et moi avons été victimes d’injures de la part du président du BOPB :
- Madame Arosteguy (Notre Biarritz) a renvoyé dos à dos insulteur et insultés,
- Monsieur Saint-Cricq (Biarritz ensemble) a fait le mort,
- Monsieur Veunac (Vivons Biarritz !) a prétendu avoir réprimandé M. Aldigé en privé, par téléphone.
Karim Guerdane, Brice Morin et Nathalie Motsch (Biarritz en a besoin) ont, quant à eux, fermement et publiquement condamné le comportement du président du BOPB.
Dans ce dossier, très concrètement, Monsieur Barucq, Monsieur Guerdane, Monsieur Morin et Madame Motsch ont résisté.
Les autres se sont couchés.
Je souhaite à Biarritz un maire résistant.