
Pour être efficace et apaisée, une démocratie locale doit être ouverte
Force est malheureusement de le constater, ce sont la défiance et l’incompréhension qui dominent le plus fréquemment les relations entre élus et citoyens.
On ne compte plus les situations conflictuelles que les administrés, les associations, les usagers tentent de régler à coup de pétitions, de manifestations ou d’activisme sur les réseaux sociaux, l’actualité à Biarritz est hélas là pour nous le rappeler.
J’ai le regret de le dire, la faute en incombe essentiellement aux élus.
Car c’est la responsabilité des élus de mettre en place les conditions d’exercice d’une démocratie véritablement ouverte, seule capable d’être apaisée et efficace en ce début de XXIème siècle.
Une démocratie locale ouverte repose sur 3 piliers principaux :
La transparence
A l’ère de Facebook et de Google, quand des tonnes d’informations sont accessibles d’un simple clic, personne ne peut plus accepter que les informations relatives à des projets qui impactent notre vie quotidienne ne soient pas disponibles, en toute transparence.
Il faudra pour cela :
- ouvrir les données publiques, ce qu’on appelle une politique d’Open Data, afin que les citoyens puissent les consulter librement, que des associations ou des startups puissent les utiliser pour développer des services ou des applications innovants,
- faire preuve de pédagogie, car beaucoup de projets sont complexes, techniquement, financièrement, juridiquement, mais on n’a jamais tort de faire confiance à l’intelligence collective d’une population pour peu qu’on fasse l’effort de lui présenter les choses clairement et simplement (à l’aide par exemple de visualisation de données, d’infographies pertinentes) et d’expliciter les processus de décision,
- permettre le suivi des politiques publiques, (à l’aide par exemple de tableaux de bord ou de lignes de temps) afin que leurs bénéficiaires puissent les évaluer en continu et suggérer des inflexions, des améliorations, voire demander l’arrêt pur et simple d’un projet, d’un service, d’une initiative qui ne donnent pas ou plus satisfaction.
La participation
« Tout seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin », c’est sur cette vérité que doit se baser une démocratie locale moderne, et donc forcément participative.
Il faudra pour cela :
- consulter les citoyens, de la manière la plus régulière possible, afin de recueillir en continu leurs avis, leurs critiques, leurs suggestions, car des élections municipales ne doivent pas être une carte blanche donnée aveuglément aux élus pour 6 ans,
- organiser la concertation et le débat public, afin de permettre l’expression de tous, l’échange d’opinions et d’arguments de façon calme et constructive, en amont des projets et des décisions qui s’y rapportent,
- co-construire les politiques publiques avec les citoyens, avec la mise en oeuvre d’une organisation adéquate (ateliers citoyens, groupes de travail rassemblant élus, citoyens, associations et/ou experts) et la création d’un budget participatif.
La collaboration
Un Conseil Municipal, une administration municipale, n’ont, et moins que jamais dans notre monde en évolution ultra-rapide, ni le monopole des bonnes idées, ni la légitimité à tout faire seuls. D’autres acteurs peuvent – et doivent – contribuer à l’élaboration de la plupart des projets de la Ville et de nouvelles méthodes de travail doivent être employées.
Il faudra pour cela :
- organiser des partenariats, avec des associations, des entreprises, d’autres collectivités locales, en France ou à l’étranger, afin de s’inspirer des bonnes pratiques observées ailleurs, en instaurant un état d’esprit d’ouverture au monde et d’amélioration permanente, en se comparant sans cesse aux meilleurs, où qu’ils se trouvent,
- casser les silos et les structures hiérarchiques pyramidales, tant à l’intérieur de l’administration que de l’exécutif municipal, car ce type d’organisation est désormais obsolète et inefficace dans un environnement complexe et mouvant,
- travailler en transversalité, en utilisant des méthodes modernes de management et d’organisation (travail en mode projet, méthodes agiles), en faisant confiance aux acteurs de terrain et à leur expérience et en se focalisant sur un objectif : la satisfaction des citoyen-ne-s à vivre dans leur ville.
Tout cela est bien sûr plus facile à dire qu’à faire.
Pourtant, à bien y regarder, il n’y faut que quelques compétences organisationnelles, quelques outils adaptés (et les technologies numériques nous en proposent à des coûts très abordables), et surtout une véritable prise de conscience, un profond changement de mentalité, une volonté affirmée d’aller dans ce sens.
A priori, rien d’insurmontable donc.
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